Où en est le secteur de l’immobilier après l’été ?

La rentrée de septembre permet d’envisager avec un peu plus de recul la situation économique du secteur immobilier. Six mois après le début du confinement, et quatre mois après sa fin, les tendances observées entre mai et août semblent se confirmer : le Journal du dimanche du 20 septembre rapporte ainsi que « [l]es premiers chiffres postconfinement confirment une hausse spectaculaire de l’offre de logements à louer à Paris*», un constat qui peut être élargi à de nombreuses grandes villes de province.
Selon le récent baromètre du magazine Capital, Strasbourg fait partie des agglomérations régionales qui tirent leur épingle du jeu. Une comparaison de l’évolution des prix de l’immobilier avant et après le confinement indique que la cité alsacienne a conservé une grande stabilité : une hausse de 1,5 % a été observée entre le 1er septembre 2019 et le 15 mars 2020.
Entre le 15 mars et le 1er septembre 2020, la hausse se poursuit dans les mêmes proportions, avec une augmentation de 1,4 % **.
Beaucoup d’autres grandes villes sont dans une situation beaucoup moins enviable, dans certaines métropoles méridionales par exemple. La tendance devrait se confirmer dans les douze mois à venir. Capital prévoit ainsi une grande stabilité des prix pour Strasbourg jusqu’au 1er septembre 2021.
Ajoutons qu’une partie des Français désire des logements plus spacieux et aérés, ainsi que nous l’avions déjà indiqué dans un article précédent. Le journal L’Alsace rapporte ainsi le 17 septembre que « la tendance est à la maison *** », si possible avec jardin.
En outre, la FNAIM signale que les résidences secondaires suscitent un regain d’intérêt : si l’on se fie à l’évolution des recherches Google, « depuis le confinement, les recherches de maisons sont plus fréquentes et l’écart avec les recherches d’appartements se maintient depuis, alimentant la thèse d’une redistribution des cartes en faveur des maisons qui pourrait durer****. »
Enfin, Airbnb est en recul au profit de la location classique. En effet, comme nous l’indiquions à la fin de notre précédent article, beaucoup de propriétaires qui louaient des biens pour quelques nuitées à un public de touristes et de vacanciers préfèrent désormais privilégier une clientèle de locataires de plus longue durée, les étudiants en premier lieu. Dans les grandes agglomérations, selon une étude réalisée en septembre, 33 % des propriétaires se sont détournés, ou sont en passe de se détourner de la location en court-séjour touristique*****. L’ampleur du mouvement est spectaculaire : le nombre d’annonces de meublés a bondi entre début juin et fin août 2020 par rapport à la même période en 2019, avec par exemple + 67 % à Paris, + 84 % à Nice, et jusqu’à + 91 % à Bordeaux ******! Cette tendance reflète une volonté de sécuriser ses investissements locatifs.
En dépit des incertitudes sanitaires qui pèseront encore cet automne, il est raisonnable de penser que l’immobilier va continuer à apparaître comme une valeur refuge, à laquelle nombre de nos concitoyens demeurent attachés.
* https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/immobilier-a-paris-le-marche-locatif-completement-chamboule-3993059.
**https://www.capital.fr/immobilier/immobilier-ces-grandes-villes-ou-les-marches-sont-en-train-de-marquer-serieusement-le-pas-1379397
*** https://www.lalsace.fr/magazine-immobilier/2020/09/17/achat-les-demandes-de-maisons-ont-explose-cet-ete
**** https://www.mysweetimmo.com/2020/09/19/immobilier-post-deconfinement-ou-en-est-le-marche-du-logement-en-septembre-2020/
*****https://www.mysweetimmo.com/2020/10/08/locations-de-courte-duree-1-proprietaire-sur-3-renonce-dans-les-grandes-agglomerations-et-dautres-pourraient-suivre/
******https://www.mysweetimmo.com/2020/09/12/immobilier-covid-19-les-proprietaires-de-biens-airbnb-ont-le-blues-les-annonces-de-locations-meublees-sont-en-plein-boom/